L’histoire commence lorsque l’héroïne, Kya, a six ans, le jour où sa mère quitte le foyer familial pour ne jamais revenir. Et peu à peu, ses frères et sœurs plus âgés s’en vont eux aussi, un à un. Kya finit par se retrouver seule avec celui qui les a tous fait fuir : son père, alcoolique et violent.
Je dois dire qu’après ces premières pages, je me suis demandé si j’allais lire la suite. Âme sensible, je n’aime pas m’exposer à des romans trop sombres ou trop violents, ne serait-ce « que » de la violence psychologique. Pourtant, j’ai continué, et je n’ai pas regretté. La cohabitation de Kya avec son père ne s’est pas si mal passée – Kya a même su l’apprivoiser à sa manière – mais il a fini par disparaître lui aussi quand elle avait dix ans. La petite fille s’est débrouillée dans sa cabane au milieu du marais, en plein cœur de la nature. Elle a survécu. Petit à petit, elle a même appris à approcher quelques villageois et à leur faire confiance. L’un d’eux a fini par lui apprendre à lire et l’a sortie un peu de sa vie sauvage.
Ce roman est un hymne à la nature, à la solitude, à la résilience aussi. On ne s’ennuie jamais. On suit Kya dans sa découverte des animaux et des plantes du marais, mais aussi à la rencontre des humains. On la voit évoluer, passant de petite fille sauvage à une femme courageuse et savante. Tout cela sur un fond d’Amérique des années 1950 et 1960, où règle encore la ségrégation. J’ai aimé découvrir ce décor sauvage et passionnant, et rencontrer des personnages tellement réels.