Une amie m’a prêté ce livre, que je ne connaissais pas, et j’ai adoré ! Vous avez peut-être vu le film tiré du roman, mais je recommande vivement de lire le texte, magnifiquement bien écrit. Le narrateur est principalement un enfant, même si le point de vue du père apparaît parfois en alternance. Le ton reflète tellement bien l’innocence et l’émerveillement de l’enfance.
Ce livre relate l’histoire d’une famille dont la mère est atteinte de folie. Mais son mari, éperdument amoureux, la suit dans ses extravagances, et leur fils ne peut s’empêcher d’admirer ses parents qui semblent si heureux.
Le roman est bercé par la magnifique chanson Mr Bojangles de Nina Simone, sur laquelle les parents dansent, entourés de leurs amis, dans des fêtes qu’ils organisent chez eux. Divers éléments, dont cette chanson, donnent un côté intemporel au roman, si bien que l’on ne sait pas très bien à quelle époque on se situe. Les membres de la famille se vouvoient, le mode de vie rappelle les années 1920, le jazz nous ramène aux années 1950… Mais vit-on à une seule époque quand on est fou ?
Ce qui m’a touchée dans ce roman, c’est qu’il parle d’une enfance douloureuse, dominée par la folie d’une mère. Et pourtant, l’enfant n’a pas conscience de souffrir. Contrairement aux personnages de Que guérisse la douleur du silence, qui eux grandissent dans la tristesse et la colère, le jeune héros d’Olivier Bourdeault est heureux, parce que sa mère est pleine de joie de vivre. Et ça change tout.